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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 14:51

 

OBJETS VISIBLES DEPUIS LA RUE ET CONTENUS DANS LE CAMION DE DÉMÉNAGEMENT PORTANT SUR SES FLANCS L'INSCRIPTION, EN LETTRES JAUNES SUR FOND NOIR, "IL PARADISO DELLA TRANSUMANZA", CAMION STATIONNÉ PORTES ARRIÈRES OUVERTES AU MILIEU DE LA RUE DES COLS EMPESÉS, A BAYONNE, FRANCE, le 4 FEVRIER 2006, 10 HEURES TRENTE DU MATIN, BLOQUANT PAR LA-MÊME UNE GRANDE PARTIE DE LA CIRCULATION DU CENTRE-VILLE. 

 

 

- Plaqués contre une paroi intérieure du camion, à jamais inséparables même dans ces moments de grande frénésie, un sommier et matelas, tous deux de facture classique, le matelas portant encore sur lui draps et couvertures que ne parviennent pas à retenir complètement les sangles d’accroche, et qui retombent mollement sur eux-mêmes, comme en état d’évanouissement, livrant aux passants, à l’image de l’intérieur du camion, une ouverture sur la vie privée de leur propriétaire.

 

- Un lampadaire d’intérieur dont le corps, fabriqué dans du bois et bariolé de couleurs vives, n’est pas sans évoquer à la fois un totem des Indiens d’Amérique du Nord – du moins tels qu’on a pu les voir dans les westerns – et un serpent dressé sur l’arrière de sa queue, prêt à l’attaque. L’abat jour est neutre.

 

- Un piano demi-queue sous couvert d’une bâche de protection.

 

- Une coiffeuse début 20edont on peut supposer, tant elle est en mauvais état – marbre cassé, pieds en partie attaqués par des xylophages – qu’elle est un souvenir de famille dont les propriétaires ne veulent pas se défaire – au risque, hélas, de voir migrer les xylophages vers de plus sains territoires de bois.

 

- Trois cantines métalliques kaki couvertes d’étiquettes sont entassées sur le côté.

 

- A même le plancher du camion, dégueulant d’un carton éventré, une trentaine de numéros de la revue Le Crapouillot. Un de ces fascicules, qui est même parvenu sur le bord extrême du cul du camion, peut livrer son titre au regard des passants : Photos interdites ; on y voit en couverture le général De Gaulle écarter deux noirs en costume traditionnel pour s’emparer de petits fours lors d’un buffet. Il – le fascicule – est à plusieurs reprises piétiné par un déménageur avisé.

 

- Quatre grandes planches de bois formant balustrades ménagent un logement géant à tout un fatras de coussins bariolés. A même le plancher du camion le fatras gît là.

 

- Un réfrigérateur dont la partie visible depuis la rue – le haut – est couverte d’aimants publicitaires.

 

- Appuyée au réfrigérateur une plaque de bois peint porte la mention : « Afrique occidentale française. Grande exposition d’automobiles, Abidjan, 19-25 mai 1924 »

 

- Sur la paroi du camion opposée à celle du matelas est accroché sans son carquois un arc ancien de grande envergure.

 

- Un salon de rotin aux assises couvertes de tissu madras.

 

- Dans le fond du camion, comme émergeant de quelque lac couvert de brume, une figure de proue de navire, buste de sirène aux seins généreux et au visage agressif, les yeux cernés de noir, la bouche ouverte sur un rictus effrayant, le tout d’une facture artistique des plus douteuses – il faut un grand salon pour héberger un tel objet, oh oui, il en faut un de grand, de salon, et la volonté, surtout, d’avoir tous les jours cette chose sous les yeux.

 

 

 


 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 17:39

DÉFENSE ET ILLUSTRATION DU PRESSE-PURÉE MÉCANIQUE

 

Si nombre de personnes en connaissent la fonction, peu sont en revanche capable d’en éprouver l’efficacité, car la supériorité du presse-purée mécanique ne peut se mesurer qu’à l’aune de la qualité de purée offerte. Il s’agit bien là de cet objet de forme circulaire dont le réceptacle à pommes de terre s’incurve vers le bas en forme d’entonnoir – où, si l’on veut, en forme d’un abat-jour renversé –, reposant généralement sur trois pieds repliables afin de le mieux ranger après utilisation, objet que l’on n’utilise plus guère aujourd’hui et qui était surmonté d’une manivelle pourvue en son centre d’une poignée ronde et rouge, laquelle manivelle devait s’encastrer de force dans le fond du réceptacle à pommes de terre afin que ces dernières, les pommes de terre, y fussent écrasées sous l’action rotative de la même manivelle, s'y trouvassent broyées de façon implacable sous les ailettes d’acier reposant sur la grille perforée permettant le passage des pommes de terre transformées en purée, car c'était là le but de l’opération : fabriquer de la purée. L’ensemble ressemblait assez, selon qu’il était de métal ou de plastique, à un module d’alunissage ou à une araignée géante à trois pattes – ce qui est peu pour une araignée. Le presse-purée mécanique demandait quant à son utilisation une certaine précision, et même, c’est ce qui l’a perdu, un minimum de force physique : les ménagères s’échinant sur l’engin devaient tâcher, tant bien que mal et concomitamment, de le caler contre elles au niveau du ventre, de le maintenir plaqué au dessus du plat destiné à recevoir la purée et devaient enfin, de leur seule main libre, actionner la manivelle, verser de temps à autre une rasade de lait pour que les pommes de terre se fluidifiassent quelque peu, et racler d’une cueillière les parois intérieures de l’engin auxquelles quelques patates rétives tentaient de se soustraire à l’inexorable destin qui les attendait plus bas – ce qui est beaucoup pour une seule main. Bien entendu, devant les inconvénients de l’objet – et je n’aborderai pas ici la question de son nettoyage –, l’électricité eut tôt fait de le reléguer au rang de pièce de musée. Et pourtant. Pourtant, si l’on veut bien prendre la peine de goûter une seule fois la purée produite par le presse-purée mécanique, on ne veut plus – jamais – consommer celle issue des robots mixeurs électriques, sorte de colle à tapisser trop épaisse, adhérant au palais et aux couverts, insipide du fait de ce mixage à la va-vite, et onctueuse, beaucoup trop onctueuse pour être honnête, car là est le problème : la purée électrique n'est pas honnête.

 

 

 

 mecanisme-fenetre-copie-1.jpg

 

 

 

 

 

 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 14:24

 

REGISTRE DES RÉCLAMATIONS DE LA MAIRIE DE ORIHUELA (ESPAGNE), NOVEMBRE 2009, INTÉGRALITÉ DES PAGES 1 A 5

 

[NOTE PRÉLIMINAIRE : Au mois de novembre 2009, le maire d'Orihuela, Espagne, a souhaité mettre en place ce registre pour mieux satisfaire aux désidératas de la population. Cette expérience a été abandonnée dans le mois qui a suivi sa mise en œuvre].

 

 

Ça fait trois fois que je le dis, maintenant j'en ai marre, il faut regoudronner la rue des Échoppes vineuses, c'est là que j'habite et j'ai déjà usé deux trains d'amortisseurs à ma voiture tellement la rue est pleine de trous. On se croirait en Afrique, dans un pays pauvre.

 

Signé, Santiago Costa

448 rue des Echoppes vineuses

 

 


 

Le maire est un crétin incompétent qui n'a été élu que passqu'il arrose grave, je le sais passqu'il a arrosé mon cousin, mais il est con passque mon cousin c'est pas pour ça qu'il a voté pour lui.

 

Signature illisible

 

 

 




 

 

Je ne comprends pas comment mes livres ne se trouvent pas encore à la Bibliothèque municipale. Je vais finir par croire que cet ostracisme est dû à mon orientation politique. Je ne pensais pas que nous étions tombés aussi bas.

 

Tomaso Pasticella, poète.

 

 

 




Il faut nettoyer plus souvent mon quartier, y'a des jeunes qui vendent de la drogue sous mes fenêtres. C'était pas la peine de rentrer dans l'Europe pour ça.

(Dans le cas où vous ne tiendriez pas compte de mon avis, j'envisage, avec quelques honnêtes gens du quartier, de former un groupe d'intervention).

 

Augustin Deladerecha,

Association « Pour le Caudillo vivant »

 

 

 




 

Et pourquoi on veut pas me refaire ma carte d'identité, qu'est-ce que je vais devenir si j'ai pas de carte d'identité, ils me disent qu'il faut mon ancienne carte d'identité pour en faire une nouvelle mais l'ancienne je l'ai plus ils veulent pas comprendre ça, je l'ai plus, je sais pas où je l'ai mise, et ce règlement est idiot parce que les gens qui viennent de naître, ils font comment ? Forcément ils ont pas d'ancienne carte d'identité, les gens qui viennent de naître.

 

Valentina Ruiz (de Orihuela)

 

 

 




 

Lucien m'emmerde. J'ai jamais connu quelqu'un d'aussi emmerdant que Lucien. Lucien, il est collant comme du papier tue-mouches. Même quand je veux pas le voir il est là. Il est là tout le temps. Pour rien dire, les pires banalités du monde. A longueur de journée les pires banalités du monde. C'est pas possible des voisins comme ça, est-ce que quelqu'un pourrait faire quelque chose, s'il vous plaît ?

S'il vous plaît.

 

Paco Bahamontès del Palomar (de San Sebastian de la Cucharita)

 

 

 




 

 

 

Si nous on a pas de travail c'est à cause des arabes. Alors qu'est-ce que vous attendez pour

agir ? Au lieu d'envoyer vos flics mettre des amendes aux gens honnêtes qui trouvent pas de place pour se garer, vous feriez mieux de les utiliser à quelque chose de bien pour tout le monde.

C'est exprès que je mets pas de majuscule à arabe.

 

Pas de signature

 

 

 




 

Demain à 14h38 la mairie va sauter.

Boum boum badaboum.

Y'a d'la joie.

Et z'avez intérêt à planquer vos miches parce que ce sera pas du pétard de carnaval.

Y'en a marre de tous ces branleurs de fonctionnaires, alors la mairie, boum, le grand feu d'artifice, et gratos comme d'habe, offert par le contribuable.

 

Pas de signature

 

 

 

 




 

 

La politique culturelle ? Quelle politique culturelle ?

 

Tomaso Pasticella, citoyen.

 

 

 




 

Dans cette ville on ne s'occupe des vieux qu'au moment des élections, après, on peut crever – d'ailleurs j'y vais.

 

Carmela Quietolunes

Vice-Présidente du Mouvement pour une une vieillesse harmonieuse

 

 

 

 

 




 

 

A la bibliothèque il y a un individu louche du nom de Tomaso Pasticella qui vient tous les jours que fait le Bon Dieu. C'est un italien d'origine étrangère qui garde El Pais toute la journée avec lui pour que personne d'autre ne puisse le lire, et qui lit aussi des journaux bolchéviques, mais ceux-là il les amène de l'extérieur. Il faudrait, soit mettre Tomaso Pasticella en prison, soit le renvoyer en Italie, soit avoir deux abonnements à El Pais.

J'ai signalé le cas au responsable de l'établissement sans que mes remarques ne soient suivies d'effets – ce qui semble normal puisque le responsable en question est une femme (une femme !)

 

Guillermo Natale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2013 0014-copie-1

 

 

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 21:28

 

MACHINES RESTĖES AU STADE DE PROTOTYPE (I)

 

Machine à faire des ricochets sur la mer

 

Musée océanographique, Montréal (Québec)

Invention du canadien Jean Letanneur (1885-1952), cette machine était construite sur le principe de la catapulte mais placée à l'horizontale et nécessitant des réglages plus subtils. Lors de son quatrième essai, le 25 juillet 1912, le prototype fut capable de faire ricocher un galet plat de 800 grammes entre Douvres et Calais.

Cependant, le monde n'exprimant pas la moindre reconnaissance à Jean Letanneur, ni non plus ne lui accordant pas le crédit qu'il pensait mériter pour son œuvre, il se prit de dégoût pour le genre humain et s'exila solitaire dans le nord de son pays pour le restant de ses jours. Il faut dire à sa décharge qu'il avait ruiné sa famille dans l'entreprise car il dut pour la mener à bien faire traverser l'océan Atlantique à une machine qui occupait tout de même le tiers des soutes d'un paquebot à elle seule. On lui reprocha davantage, par la suite, son obstination à vouloir conduire son expérience en Europe, que celle de construire une machine sans utilité apparente.

Mais pour lui c'était la Manche ou rien.

Ce fut donc la Manche.

 

 

≈ ≈ 

 

 

 

Machine à pré-mâcher les caramels mous

 

Musée des curiosités, Schiltigheim (France)

Mise au point par l’Association dentaire française dans les années soixante. Cette machine – la reproduction agrandie cent vingt-huit fois d'une mâchoire humaine –, mue par des leviers hydrauliques, a servi une seule fois, lors du tournage d'un film publicitaire sur le dangers pour les enfants de mâcher des caramels mous ; un film, par ailleurs, qui n'a jamais été diffusé tant il était effrayant.

 

 

 

 

≈ ≈ 

 

 

 

 

Machine à laver les poissons

 

Friern Hospital, Londres (Grande Bretagne).

Convaincu que les poissons sentent mauvais parce qu’ils sont sales, le britannique Jack Unionjack (1898-1971) a inventé cette machine, qui devait se positionner à l’avant de navires prévus à cet effet, afin de laver les poissons en sillonnant sans relâche mers et océans. C'était un système assez complexe qui capturait les poissons et les faisait ensuite circuler dans un réseau de tuyaux dans lesquels ils étaient aspergés de produit détergeant puis rincés, avant d'être rejetés à la mer.

Sa famille a fait interner Jack Unionjack en asile psychiatrique lorsqu'il essaya d'engager l'achat d'un chalutier ; la machine est aujourd'hui gracieusement disposée dans le parc de l'hôpital.

 

 

 

≈ ≈ 

 

 

 detail--cave-copie-1.jpg

 

 

≈ ≈ 

 

 

 

Machine à fabriquer du parfum

 

Laboratoires L'Eau de Réals (France).

Mise au point et testée en 2002, cette machine devait permettre de fabriquer un parfum personnalisé. On entrait dans un ordinateur les principales caractéristiques physiques et morales de la cliente ou du client, et à l'autre bout de la chaîne, elle élaborait un parfum censé refléter sa personnalité. Les premiers essais menés sur les ingénieurs eux-mêmes et sur les personnels administratifs, ont persuadé le laboratoire de ne pas développer le prototype.

On s'obstina, pourtant, car on voyait là un marché potentiel considérable en même temps que la possibilité de se passer des nez, les créateurs de parfum, qui comme chacun sait sont des êtres excentriques qui se font payer des fortunes. On affina donc les données, on changea les paramètres, on s'acharna, on introduisit de nouvelles senteurs naturelles, mais ce fut en vain. Les choses allèrent même de pire en pire, il y eut des plaintes dans le quartier du laboratoire, car a dit une voisine à un inspecteur de police « Je ne sais pas comment dire, ce qui s'en rapproche le plus c'est l'eau croupie, mais à une échelle bien supérieure. Et le pire c'est que ça tient même au vent du nord ». Ce fut lorsque la police vint fouiller le laboratoire que la firme décida de mettre un terme à l'expérience. La machine a été détruite.

(Nous joignons en annexe le questionnaire, bien entendu resté secret jusqu'à ce jour, prévu pour les clientes éventuelles – les incidences restant, bien entendu invisibles des clientes).

 

 

   

 

ANNEXE

 

QUESTIONNAIRE (FEMMES) DES LABORATOIRES L'EAU DE REALS ET INCIDENCE DES REPONSES SUR LA COMPOSITION DU PARFUM

alimentation de la machine à parfum automatique.

 

 

 

 

Vous avez :

moins de 18 ans → Base agrumes

entre 18 et 29 ans →Base lavande

entre 29 et 40 ans →Base vanille

plus de 40 ans → Base rose

 

 

Vous pesez :

moins de 40 kilos →10% cannelle

entre 40 et 68 kilos →10% ambre

plus de 68 kilos → soupçon de jambon cru (synthèse)

 

 

Vous êtes :

célibataire → Sucre et vanille

pacsée ou vivant en couple → Chèvrefeuille

mariée → Musc

divorcée deux fois ou plus → Poivre (à volonté jusqu'à l'équilibre)

 

 

Vous vivez :

en milieu rural →Tabac, cire d'abeille

en ville → Huile de naphte

vous êtes néo rurale → Cuir (synthèse)

 

 

 

Vous rêvez de :

devenir riche → Air marin (synthèse, 10%)

tuer quelqu'un → Soufre, métal (synthèse)

vous encanailler pour un soir → Sueur (synthèse, traces)

 

 

 

 

Vous avez perdu votre virginité :

avant 15 ans → Gingembre, coriandre

entre 15 et 25 ans → Fleur d'oranger

vous êtes toujours vierge → Iris, encens, citron, concombre.

 

 

Pour vous la beauté, c'est plutôt :

l'apparence → Poivre

intérieur → Bergamote, thé vert

ça ne compte pas → Cérumen (synthèse)

 

 

En matière de sexualité, vous êtes plutôt de tendance :

Sadique →Sang (synthèse), ail.

Masochiste → Hyraceum, civette, cuir (synthèse)

 

 

Si vous deviez donner un nom à votre parfum, ce serait :

Académie française → Cuir (synthèse), épinard, ciboulette.

Pearl Harbor → Jasmin, mimosa, oignon.

Madame Rose (30%), sperme (3%)

Du côté de chez Swann → Vanille, poussière (synthèse)

Babylone → Yaourt nature, huile d'olive

Shanghai → Encens, ylang ylang, paprika

 

 

 

 

 

 

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 15:12

 

 

OBJETS DE MOINS DE VINGT-CINQ CENTIMETRES APPARTENANT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE ET CONTENUS DANS SON BUREAU.

 

 

Un briquet de nacre conservé dans une boîte d'épicéa fermée d'un cadenas depuis le 17 juillet 1992 – c'est à cette date que le Président à cessé de fumer.

 

Dans la même boîte – marquée en son fond du sceau d'un importateur de cigares cubains – le dernier paquet de cigarettes entamé et jamais terminé. Le tabac desséché s'est en partie répandu au fond de la boîte.

 

Un vélo métallique miniature offert à son père par Fausto Coppi en 1952 après sa victoire dans le Tour de France.

 

Un portefeuille de cuir contenant entre autres une photographie noir et blanc du Président enfant. La photographie le représente en tenue de gaucho, juché sur un veau de quelques jours et arrimé à lui par des sangles ; il est au bord des larmes.

 

Accrochée à l'un des murs du bureau, une photo de presse représente un homme encore très jeune – le futur Président – aux côtés de Richard Nixon. Tous deux exhibent un sourire éclatant.

 

Sur le bureau lui-même, un cadre muni d'un pied de carton contient une photographie de la famille du Président : le Président, son épouse Angelica et leur fille Manuela. L'angle supérieur gauche du cadre est barré d'un crêpe noir.

 

Un porte-clé de plastique moulé offert par sa fille Manuela au président à l'occasion de la fête des pères 1992 ; il représente la cathédrale de Montevideo. A cet objet sont pendues toutes les présidentielles clés.

 

Un pistolet 9 mm noir à crosse chromée, de fabrication italienne, conservé dans le tiroir central du bureau.

 

Deux livres en éditions de poche dans son attache-case : un guide touristique de la Bavière en espagnol et El aleph de Jorge Luis Borges (2e ed., Buenos Aires, 1952).

 

Dans le tiroir de droite du bureau une minuscule boîte à musique qui joue Don't cry for me Argentina quand on la remonte.

 

Un carnet à spirales habillé de moleskine noire (90 x 130 mm.) toujours porté sur lui par le Président, et dans lequel il prend des notes pour pouvoir plus tard rédiger ses mémoires.

 

Un dictaphone.

 

Bien en vue au centre du plateau du bureau, une enveloppe bulle demi-format non encore décacheté portant l'en-tête des IFM/FMI et barrée de grosses lettres rouges dans un angle du mot CONFIDENCIAL.

 

Il est encore, dans ce bureau, une grande quantité d'objets de moins de vingt-cinq centimètres, en particulier, derrière le fauteuil du Président le contenu d'une immense bibliothèque, mais ces objets sont la propriété de l'état argentin et non du Président lui-même. Lorsqu'il cessera ses fonctions et quittera le bureau, ceux-ci resteront là.

 

 


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