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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 16:16

  

 

LISTE ET NATURE DES OBJETS COMMERCIALISÉS À LA BOUTIQUE INUTILE, 12 RUE DU SENS UNIQUE POLYSÉMIQUE, A SAINT-CHÉLY D'APCHER, LOZÈRE, FRANCE. SELON LA VOLONTÉ DE SON PROPRIÉTAIRE, LES OBJETS COMMERCIALISÉS SONT DITS « INVENDABLES » MAIS TOUS ONT ÉTÉ FABRIQUÉS A UN EXEMPLAIRE ET SONT PRÉSENTS DANS LA BOUTIQUE.

 

Nicolas Blau est un de ces misanthropes de nature qui préfère la solitude à la fréquentation de ses semblables. Et même s'il n'a jamais développé d'agressivité particulière, il était inconcevable pour lui d'entretenir avec eux, ses frères humains, quelque commerce que ce fut, de quelque nature qu'il fut. Nicolas Blau ne méprise pas les autres ni ne se sent supérieur, non, c'est plus subtil que cela, il s'ennuie à leur contact, simplement il s'ennuie. Il est aussi un de ces clairvoyants capable de mettre en balance la fatuité des ego croisés sur sa route avec l'absurdité de la condition humaine – ce qui ne le rend pas plus heureux pour autant, les choses étant ce qu'elles sont et ladite condition humaine difficile à modifier.

Ses études secondaires déjà, la promiscuité avec d'imbéciles adolescents et de cruches adolescentes, lui furent un calvaire ; il a glissé à leur surface pour en sortir le plus rapidement possible, pourvu d'un baccalauréat selon lui indispensable à l'accession à l'indépendance. Le moment pourtant fut difficile, car c'est alors que l'université se dressa face à lui comme une barrière infranchissable, avec son cortège programmé de relations obligatoires, de soirées alcoolisées, de professeurs pédants, et, de façon plus générale, de tout ce que le genre humain peut générer de bêtise lorsque la haute considération dans laquelle chacun se tient devient le seul horizon relationnel. La chose, disons-le, lui parut au dessus de ses forces, de sa maigre capacité d'empathie. C'est là que le hasard se manifesta à point nommé – et c'est bien du hasard qu'il s'agit et non de la providence, pour croire en la providence il faudrait croire en un dieu, ce qui n'est pas son cas -, c'est alors que le hasard donc, le délivra de ses tourments lorsque un de ses oncles eut l'idée de mourir sans héritiers, lui léguant ainsi son appartement à Saint-Chély d'Apcher ainsi que la somme de deux cent cinquante mille euros répartis sur trois comptes d'épargne. En considérant son train de vie, Nicolas n'avait plus besoin de s'inquiéter pour la vie matérielle. Pourtant, s'il voulait éviter au maximum la fréquentation de ses semblables, il ne souhaitait pas rester sans rien faire, ni ne se voyait passer une vie ainsi alangui dans des canapés profonds à ruminer sa rancœur. C'est au cours d'une de ses séances de méditation que lui vint l'idée de la boutique inutile ; il faisait d'une pierre deux coups, la boutique c'était l'ouverture sur le monde, les objets invendables la garantie que personne jamais n'en franchirait le seuil.

Le « magasin » - car il faut ici des guillemets –, ne comporte ni vitrine, ni enseigne, le curieux devra se pencher sur la sonnette du 12 de la rue du sens unique polysémique pour y lire : BOUTIQUE INUTILE.

 

L'inventaire ci-dessous est réalisé au 30 décembre 2014, chaque objet est défini par son cartel de vente.

 

Imminence de l'entropie

Futur amas de poussière avant dispersion sous forme d'un rocher du Sidobre (pour collectionneurs uniquement).

124 kilos - 12400 euros.

 

 

Défibrillateur pour animaux marins

7,75 euros

 

 

Château de sable

Seau de plage plein de sable de la Méditerranée contenant le château de Louis II de Bavière en vrac (à reconstituer).

798 euros.

 

 

Nécessaire pour poisson rouge en bocal

Pochette contenant :

  • Une tondeuse

  • Un peigne

  • Une plaque à graver pour recevoir le nom et l'adresse du propriétaire.

200 euros.

 

 

Pistolet à barillet spécial roulette russe

Le barillet ne comporte qu'un seul logement de balle, le but étant de perdre.

Nota : la vente en sera refusée aux candidats au suicide.

1760 euros

 

 

Image « pieuse » de la Vierge Marie

La scène représente la Vierge assise sur un tabouret dans la grotte de Lourdes, chemisier ouvert, jupe troussée au dessus de la taille, elle s'apprête à se pénétrer d'un godemiché tandis que des angelots grassouillets lui fouettent les seins.

Carton 6 x 10 cm – 175 euros

 

 

Stylo vengeur

Explose et détruit la main à la première faute d’orthographe.

Designé par Giorgio Bescaraelli

3874 euros

 

 

Ecume d'écaille

A la fois parfum et générateur de bactéries, ce produit est destiné à introduire un peu d'humanité dans un monde de plus en plus dominé par la technologie - à vaporiser sur les parois intérieures d'un réfrigérateur trop propre.

Base de jus d'anchois de Collioure.

12 cl. - 198 euros

Existe aussi à base de Livarot avarié – sur commande.

 

 

Glaçons à l'eau de mer

Conditionnés par 12 – 120 euros

 

 

Flasque de whisky spécial Aïd.

50 cl. - Garanti halal – 198 euros.

 

 

Cercueil multiplace pour famille nombreuse envisageant le suicide collectif.

De 5500 à 125 000 euros, choix sur catalogue, paiement à la commande.

 

 

Caisse d'insultes rédigées en araméen ancien.

Environ douze kilos sur tablettes d'argile (reproductions modernes) comportant 18 insultes variées, de « couille molle » à « polypticon atrabilaire » (traductions improbables), 76 000 euros (rarissime)

 

 

Bocal vide et hermétiquement clos.

Etiquette : « Souvenir de la boutique inutile » - 25 cl. Garanti sans additif, 185 euros

 

 

En trente deux ans d'existence, la boutique a reçu dix-huit visiteurs. Un seul d'entre eux est revenu une deuxième fois, aucun n'a jamais rien acheté jusqu'au 19 janvier 2015.

Le 19 janvier 2015, au seuil de la dernière année d'existence de la boutique, Nicolas Blau dut se résoudre la mort dans l'âme à vendre l'image pieuse de la Vierge Marie à un client lui assurant n'avoir jamais rien vu de pareil. Sans doute le brave homme n'avait-il guère navigué dans les limbes de l'internet, et son étonnement était-il authentique mais pour Nicolas ce fut un choc si puissant qu'il décida, non seulement de fermer la boutique, mais aussi de faire usage, contre les prescriptions par lui-même émises, du pistolet spécial roulette russe.

 

 

 

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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 15:29

 

COURRIERS ENVOYÉS PAR VALENTIN PETITPIED ENTRE LES MOIS DE SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE 2013 SUITE AUX REPONSES D'ÉDITEURS CONCERNANT SON MANUSCRIT INTITULÉ "FARCES CACHÉES"

 

 

 

 

Le 9 septembre 2013,

Aux Editions de la baleine électronique, Paris

 

 

Monsieur,

Vous traitez ma poésie de « délire paranoïde écrit au kilomètre », et de «succession de poncifs éculés ». Comprenez – outre la tournure légèrement pléonastique de votre « poncifs éculés » –, que j'en sois fâché. Vous-même qui n'avez rien produit de votre existence et n'avez prospéré que sur la création d'autrui n'avez pas de leçon à donner sur la qualité de la mienne.

Je vois par ailleurs que vous avez à votre catalogue un certain nombre d'individus (mâles ou femelles) dont n'importe quel autre éditeur digne de ce nom ne voudrait même pas des écrits pour en faire l'usage que l'on sait dans les toilettes.

Quant à vos sournoises allégations sur ma prétendue méconnaissance de la langue française, je vous signale que l'expression « je vous pisse à la raie », si elle n'est pas je vous l'accorde de très bon goût, est aujourd'hui passée dans le langage courant et s'applique tout à fait à ce que je souhaiterais vous faire subir, encore que de loin uniquement.

Ne vous saluant pas, je vais m'employer autant que faire se peut à miner votre réputation (déjà fort peu brillante) parmi les cercles littéraires que je fréquente.

 

 

♦♦


 

Le 15 septembre 2013

Aux Editions Platard, Paris

 

Madame,

Je vous concède que la forme du sonnet rimé n'est pas aujourd'hui des plus modernes. Vous mettez en avant dans votre courrier la « recherche de formes novatrices dont [votre] maison s'est fait une règle ». Soit. Admettons. Il n'empêche que vous n'accordez même pas un regard au contenu, que vous taxez de « lyrisme exacerbé ». Auriez-vous quelque rancune à l'encontre de la poésie lyrique ? Auriez-vous des préventions contre le fait de consacrer un sonnet aux platanes du bord de la route, au toiletteur de mon chien, ou à la mémoire du maréchal Pétain ? Je vous trouve bien superficielle, vous devriez savoir que tout est matière poétique.

Mais pour vous, il est sans doute plus facile d'écrire un sonnet que de poser trois mots sur une page en donnant à cela les pompeux atours de la poésie contemporaine. Comme il est plus facile sans doute de peindre un Fragonard que d'empiler des sacs poubelle dans une salle d'exposition en nommant cela une « installation ». Oui, je vous entends penser d'ici, je suis un vieux con réactionnaire, et je ne comprends pas l'essence de l'art. Passons. Vous avez sans doute raison, j'ai dû me tromper d'époque. Mais contrairement à la mienne, votre production littéraire ne franchira jamais les barrières du temps, ce qui au fond n'a rien d'étonnant, je me demande qui a bien pu avoir l'idée saugrenue de confier les rênes d'une maison d'édition à une femme.

 

 

♦♦

 

 

 

Le 20 novembre 2012

Aux éditions du Circuit imprimé, Paris

 

Monsieur,

Vous recevez l’œuvre d'une vie et vous vous étonnez qu'il faille sept cartons pour la contenir. Vous recevez quarante ans d'écriture acharnée et ne trouvez à répondre que sur le volume. Vous avez là, monsieur, la même réaction qu'André Gide refusant le premier manuscrit de Marcel Proust. Ô la boulette ! Ô comme vous allez traîner cela accroché à votre mémoire toute votre vie. Ô comme la culpabilité va vous suivre, vous bouffer de l'intérieur, vous pousser au suicide, tant elle vous rongera. Bientôt on ne verra plus en vous que celui qui a fait perdre des millions à sa maison, l'éditeur le moins intuitif des deux derniers siècles. Dans quelques années, lorsque le monde m'aura reconnu, vous aurez cette dernière pensée, j'espère, le doigt sur la détente du pistolet, le canon appuyé contre votre tempe, que se tromper à ce point, c'est se dire que l'on s'est trompé de vie.

Je vous souhaite à la suite de votre geste une éternité de tourments.

 

 

 

♦♦


 

 

 

Le 3 novembre 2012

Aux éditions Poésie 12

 

Monsieur,

Quand on place la poésie aussi haut que je la place dans l'échelle des valeurs humanistes, quand on y consacre sa vie entière au détriment d'une famille ou d'enfants que l'on n'a pas eus, vous comprendrez ce que votre courrier a pu avoir de blessant pour moi. D'autant que, depuis votre position de démiurge au sommet de l'Olympe, votre mépris écrase tout sur son passage. Dois-je vous rappeler que votre petite production parisiano-intellectualo-minimaliste n'intéresse personne ? Que vous n'écoulez pas plus de quatre-vingts exemplaires de vos titres, et encore, en comptant les cinquante que vous vendez de force à l'auteur ? Dois-je vous rappeler que si vous deviez vivre de votre production il y a longtemps que vous auriez rejoint le boulevard des allongés ?

Tâchez de vous en souvenir, à l'avenir, avant de distribuer des mauvais points au petit bonheur la chance.

Mais de toute façon, vous n'avez du métier d'éditeur que le nom, vos choix éditoriaux sont affligeants de conformisme lorsque par exemple vous publiez cet ouvrage En terre intérieure, de Sébastien Plot, un ouvrage de 65 pages qui ne compte que 84 mots, c'est à dire, même pas deux mots par page, alors que vous le vendez 12 euros. J'ai calculé, ça nous met le mot à quatorze centimes, c'est à dire qu'avec 5 de vos mots si cher payés on pourrait acheter une baguette de pain.

Continuez donc à gâcher du papier en toute tranquillité et laissez en paix ceux qui travaillent à l'avenir de la poésie.

 

 

 

♦♦

 

 

 

 

Le 2 décembre 2012

Aux éditions du Comptoir des Indes poétiques

 

Monsieur,

Il ne m'étonne en rien de recevoir de votre part la réponse que vous me fîtes. De mes 32845 sonnets, vous n'avez rien compris. Je pense même que vous ne les avez pas lus jusqu'au bout, ce qui est le comble de la grossièreté de la part d'un éditeur. S'il vous plaît de passer à côté d'un des plus grands esprits contemporains c'est votre problème.

Pourtant, c'est par un hasard malheureux que ce manuscrit vous a été confié, j'eusse préféré qu'il tombât en d'autres mains, celles d'un lecteur dont les orientations sexuelles ne l'auraient pas prévenu contre mes textes. Un lecteur normal, en somme. Sans aucun doute ce dernier eut-il été plus à même d'en estimer la subtilité à sa juste valeur.

 

 

 

♦♦

 

 

 

Le 14 décembre 2012

Aux Editions de Chambord

 

Madame,

 

Je vous suis infiniment reconnaissant de votre courrier et de la pertinence de votre regard sur mes textes. Comme vous le dites si bien le monde manque de poésie et de visions telles que la mienne. Certes, la somme de dix-huit mille euros que vous me demandez pour l'édition d'un premier volume de cent trente pages est importante, mais on n'a rien sans rien, et je comprends les difficultés que vous m'exposez quant à la commercialisation d’œuvres difficiles. Et puis, ayant consacré ma vie à l'écriture, j'ai peu sacrifié aux plaisirs futiles et beaucoup économisé.

En conséquence, je vous remercie de bien vouloir m'envoyer les contrats d'édition, je vous les retournerai signés et accompagnés du chèque afférent.

 

 

 

2014 0429

 

 

 

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 14:49

 

 

COLLECTIONS DÉTENUES PAR ERIC HIGNIN, REGISTRE DRESSÉ ET TENU À JOUR SOUS FORME MANUSCRITE PAR SES SOINS SUR FICHES BRISTOL CLASSÉES DANS UNE BOîTE DE CHAUSSURES POUR ENFANTS (POINTURE 32, MARQUE LE PÉDILUVE AMBULANT)

 

 

[NOTE PRELIMINAIRE: L'ambitieux projet d'Eric Hignin est de posséder, non seulement la plus importante collection de collections existante, mais aussi la plus improbable. Tous les commentaires en marge de l'inventaire lui-même sont de la main d'Eric Hignin.]

 

 

3 – COLLECTION D'OBJETS DIVERS EN LIEN AVEC LE NOMBRE SEIZE (16)

 

  • 184 photographies de portes n°16 dans diverses rues, dont :

    135 prises dans plusieurs villes de France (93 à Paris, 12 à Angers au cours de longues promenades nocturnes avec Isabelle, pendant ma première semaine de stage de management, 2002, le reste des photos à l'avenant dans quelques villes au cours de déplacements),

    32 à Cologne (Allemagne, voyage de noces, 1984)

    11 à Amsterdam (Hollande, voyage avec Sylvie, 1992)

    5 à Figueras (Espagne, un village aux rues parfois trop courtes pour compter 8 maisons, voyage éclair en 1989)

Je précise que, pour que les photographies intègrent la collection, il ne suffit pas qu'elles représentent une porte n°16, elles doivent également présenter à mes yeux un intérêt artistique évident.

  • Créations d'art contemporain :

    Perméabilité de l'univers (16 trous dans un buvard, papier buvard sur toile cirée, Svoren Kristenssen, Suède, acheté 450 francs en 1999 à la biennale d'art contemporain et d'artisanat local de Pézenas, Hérault, France)

    16 œufs au dessous de seize préservatifs dans leur emballage (commande à l'artiste Luxembourgeois Desbeau, cadeau d'anniversaire de Josianne (estimé à quinze mille euros)).

    Égérie. Seize micro-toiles disposées en un carré de quatre toiles sur quatre représentant chacune des oiseaux en vol mais qui, lorsqu'on s'éloigne de l'ensemble, composent le visage de Dalida. (Svetlana Jodor, Confédération Suisse, huiles sur toile, don de l'artiste).

    16 avril : hommage à la révolution saturnienne. (Jordan Dano, France, collage sur contre-plaqué, acheté au vide-grenier de Fröcken, 12 euros).

 

  • Divers tomes 16 d'œuvres dépareillées :

    Je veux tout savoir : encyclopédie universelle pour la jeunesse : tome 16, Les mystères du cosmos. Editions de l'étoile rouge, 1978.

    Les sciences divinatoires du monde. 16, Le Yi Qing. Editions de la pensée obtuse, 1967.

    Histoire de l'empire de Russie par M. de Voltaire. Œuvres complètes, 16. Chez Sébastien Macheprot, libraire à Paris, rue des lavoirs asséchés, 1759.

    Encyclopédie illustrée de la Bible. Tome 16, Les évangiles apocryphes. Egée éditions, 1971.

    Géographie universelle, 16, L'empire colonial français : Asie. Editions Reclues, 1891.

    Tout faire soi même : l'art du bricoleur. 16, Je refais ma salle de bains : plomberie, faïence, carrelage. Editions du jeune faon, 1992.

 

  • Les pages 16 des livres lus (par moi). Pour mémoire, les trois dernières sont présentées dans la vitrine de la collection, systématiquement remplacées dès que j'ai lu une nouvelle page 16. Actuellement présentes :  Les dunes , de Sylvia Palache,  Comment se faire des amis ?  De Thibaut de Resnais, Salamalecs à Baalbec pour SOS 117, de Bert Brunisseur de Labau.

 

  • Reproductions miniatures de Renault 16, à ce jour 43 pièces, essentiellement de métal, toutes achetées dans des brocantes.

    (J'envisagerai l'acquisition et la remise en état d'une véritable Renault 16 lorsque j'aurai terminé la reconstitution du bus Chausson  entreprise il y a deux ans).

  • Le n°1 du journal espagnol Cambio 16, pièce rarissime parue en 1971 et achetée 250 euros sur Internet.

 

  • Une carte murale de la Charente destinée aux écoles (1948)

 

  • Ma carte de membre du Club des seize honnêtes hommes désireux de changer le monde.

    (Je suis très fier de cette carte, par définition, ce club très fermé ne peut admettre plus de seize membres en son sein, j'ai dû patienter huit ans jusqu'à la mort de Jean-Pierre Quinola pour me faire coopter, après un long travail d'approche discrète, et ceci bien que mon honnêteté intrinsèque soit parfois défaillante et que je n'ai en aucune manière l'intention de changer le monde).

    Cette collection est en perpétuelle évolution, chaque jour peut amener une nouvelle trouvaille, elle ne sera close qu'avec ma disparition.

 

 

 

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 16:45

 

 

CODE DE DÉONTOLOGIE DU COLLECTIONNEUR : FAÇONS D'AGIR ET DE SE COMPORTER : RÉDACTION ÉRIC HIGNIN.

 

CHAMP D'APPLICATION

 

Partant du constat que nul principe ne régit le flux des objets ni leur conservation par des collectionneurs, les règles énoncées ici se veulent universelles, transnationales, et fluides.

Le présent code de déontologie s'applique dans l'absolu à toute personne possédant une ou plusieurs collections ou désireux d'en commencer une.

Par « collection » il faut entendre une accumulation d'objets de quelque nature qu'ils soient.

On parle de collection à partir de trois objets différents, issus d'une même famille d'objets.

Si les objets accumulés sont hétéroclites et un rien fantasques, on parlera de « cabinet de curiosités ».

 

CHAMP D'EXCLUSION

 

Une collection ne peut en aucun cas être virtuelle – au sens le plus courant de ce terme.

Un individu ne prenant pas soin des objets accumulés ne peut être considéré comme un collectionneur mais comme un jean-foutre incompétent, chineur du dimanche.

Les collectionneurs de cailloux, de météorites, de plantes séchées, d'insectes, d'ossements, de papillons ou d'animaux morts en général, ne sont pas à considérer comme des collectionneurs mais comme des scientifiques. Leur présence dans un environnement proche provoquera un léger dégoût au véritable collectionneur.

Le collectionneur de poissons tropicaux rares et vivants devra être traité comme une exception et avec considération.

 

ATTITUDE

 

L'attitude du collectionneur doit être noble et altière.

La noblesse de l'homme fait la grandeur de la collection.

 

Le vrai collectionneur doit savoir traquer la rareté et/ou l'originalité.

Il n'y a aucun mérite à collectionner des objets gratuits. Toute collection doit être payante. On peut envisager de faire de bonnes affaires dans des brocantes ou sur le web mais jamais de faire collection d'objets gratuits. C'est condamnable et répréhensible, on peut aller vis a vis de l'individu coupable jusqu'à des sévices corporels, vingt-cinq coups de fouet me semblant la punition la plus appropriée.

Car les objets gratuits ne voient pas leur cote augmenter.

Les objets gratuits sont rarement rares.

Il n'est pas déontologique de collectionner des tickets de métro usagés, des allumettes brûlées, ni en règle générale les objets récupérés dans une décharge ou ramassés dans la rue, exception faite d'objets sciemment abandonnés par leur propriétaire et s'intégrant à une collection préexistante.

Mes collections de pièces d'autobus Chausson APH 2-522, par exemple, ou de boîtes de conserves non périmées ne sont pas des exceptions à la règle. Chaque boîte de conserve doit être remplacée par une boîte identique (j'entends du même contenu) au plus tard une semaine avant la date de péremption ; il est parfois difficile de retrouver des cœurs de palmiers bio importés du Brésil lorsque la boîte a été achetée cinq ans auparavant dans une supérette spécialisée qui depuis a fermé boutique.

Il faut même parfois remuer ciel et terre.

Qu'il soit clairement dit par ailleurs que je ne m'accorde en tant que rédacteur du présent code aucun passe-droit, ni aucune faveur particulière.

 

HONNÊTETÉ DES DÉMARCHES COMMERCIALES

 

Collectionner des objets rares ne signifie pas collectionner des diamants, des lingots d'or ou des tableaux de maîtres. Pour cela il suffit d'être riche.

Lors d'achats, le collectionneur mettra un point d'honneur à ne pas gruger le vendeur. Il en ira de même lors des échanges.

Un vendeur s'estimant grugé aura le droit de raser la barbe du collectionneur, puisque tout collectionneur digne de ce nom doit porter la barbe.

 

SANCTIONS

 

La communauté des collectionneurs n'étant pas encore fédérée (exceptées quelques organisations à visées franchement corporatistes et monodirectionnelles), le présent code ne peut prévoir de sanctions en cas de manquement à ses préceptes – en dehors des quelques exceptions citées aux paragraphes précédents et suivants.

On peut toutefois demander solennellement au collectionneur malhonnête de bien se regarder dans un miroir une minute entière chaque matin.

Si cela ne suffit pas, passé le délai d'un mois on pourra brûler la collection de l'individu après l'avoir attaché sur une chaise pour qu'il profite bien du spectacle.

 

 

PROFIL DU COLLECTIONNEUR TYPE

 

La collection doit devenir l'unique source de joies du collectionneur. Dans le cas contraire le collectionneur doit se considérer comme un amateur – dans le sens le plus péjoratif du terme.

Par exemple un collectionneur qui laisserait passer un week-end de vente exceptionnelle à l'autre bout du pays pour rester avec ses enfants ne serait pas un bon collectionneur – on pourra crever les pneumatiques de sa voiture.

 

Le collectionneur doit être prêt à ne pas manger de plusieurs jours pour s'offrir un objet de sa collection.

 

La collection doit être obsessionnelle – toute collection ne vit qu'aux dépens du collectionneur.

 

Une collection non obsessionnelle est vide de sens.

 

Une collection vide de sens n'est pas digne d'intérêt.

 

Une collection doit avoir un objectif ambitieux – le collectionneur idéal doit avoir pour objectif secret de collecter toutes les choses du monde ou, au minimum, de posséder une collection de collections.

 

Un collectionneur doit être fier des objets accumulés par lui. Il prendra du plaisir à les contempler, il se lèvera la nuit pour s'assurer qu'aucun n'a disparu, il les caressera, les couvera du regard, les chérira.

 

Il n'y a pas de collection ridicule aux yeux du collectionneur, le ridicule ne naît que dans l'esprit du non-collectionneur, aussi le collectionneur doit-il se protéger du regard porté sur lui par la société. Au besoin il suivra une psychothérapie, à condition que l'objectif du médecin ne soit pas de faire renoncer le patient à sa collection.

 

Le collectionneur prendra un plaisir immense à dresser le catalogue de sa collection. Il pourra le présenter au reste du monde via un blog ou un catalogue papier. Il apportera le plus grand soin et la plus grande précision à leur réalisation.

 

 

MISE EN APPLICATION

 

Le présent code prend effet aujourd'hui même, vendredi 19 octobre 2012.

 

Je veillerai personnellement à son application par la création d'une milice de surveillance et d'application du code (SAC) dont je prends le commandement.

 

Le code doit logiquement aboutir à la création d'une Fédération internationale des collectionneurs dont je prendrai la présidence lors de l'assemblée générale constitutive de dimanche en huit qui se tiendra à mon domicile, 8 rue des Contingences hasardeuses à 14h30 précises.

 

 

 

 

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 23:27

 

 

COLLECTIONS DÉTENUES PAR ERIC HIGNIN, REGISTRE DRESSÉ ET TENU À JOUR SOUS FORME MANUSCRITE PAR SES SOINS SUR FICHES BRISTOL CLASSÉES DANS UNE BOîTE DE CHAUSSURES POUR ENFANTS (POINTURE 32, MARQUE LE PÉDILUVE AMBULANT)

 

 

[NOTE PRELIMINAIRE: L'ambitieux projet d'Eric Hignin est de posséder, non seulement la plus importante collection de collections existante, mais aussi la plus improbable. Tous les commentaires en marge de l'inventaire lui-même sont de la main d'Eric Hignin.]

 

 

2 – COLLECTION INTÉGRALE DES PIÈCES D'UN AUTOBUS CHAUSSON APH 521 DE 1955, MOTEUR PANHARD, 135 CHEVAUX, 65 PLACES.

COMMENCÉE EN 2011 - AMBITION DE LA COLLECTION : L'EXHAUSTIVITÉ. CATALOGUE EMBRYONNAIRE À CE JOUR.

 

 

Le rez-de-chaussée de la maison est entièrement occupé par la collection Chausson.

L'objectif n'est pas de reconstituer le bus, il est de disposer de toutes ses pièces, jusqu'au dernier boulon.

Toutefois je ne suis pas suffisamment versé dans la mécanique pour évaluer encore la quantité de pièces manquantes.

Je pratique beaucoup de manière intuitive, c'est ce qui fait tout le sel de cette collection, son attrait particulier.

 

Le garage renferme les pièces en lien avec la mécanique : moteur, boîte de vitesses, transmission, embrayage, distribution. Le bloc moteur est suspendu au plafond par des chaînes, et au fur et à mesure de l'arrivée des pièces Jeannot Briquemol, le garagiste de la rue des Oxymores pléonastiques vient les ajouter au moteur. Il ne manque plus grand chose pour qu'il soit opérationnel : la pompe à eau, l'arbre à cames, le démarreur.

Des bricoles affirme Briquemol.

Jeannot Briquemol est passionné par ce travail, il le fait gratuitement à temps perdu à condition que je lui fournisse du pastis à volonté.

Je me demande maintenant, après quelques séances de montage, s'il ne serait pas plus rentable pour moi de lui payer ses heures. Je me pose également la question de l'efficacité de ses interventions juste avant son départ, après le quinzième pastis.

 

Ma voiture dort dehors.

 

Avant de remonter les pièces, Briquemol les fait tremper plusieurs jours dans du gasoil. Toute la maison sent le gasoil. Il faut du temps pour s'habituer, maintenant c'est fait mais au début ça m'irritait la gorge en permanence et me donnait des maux de tête, je suis de constitution fragile.

Valérie est partie vivre chez sa sœur.

A cause de l'odeur et de l'histoire de la roue, mais surtout à cause de l'odeur.

En attendant, a-t-elle dit.

Je me demande bien en attendant quoi.

J'aime Valérie mais elle a du mal à tolérer mes collections, c'est de pire en pire, elle ne fait aucun effort, c'est tout de même pas la fin du monde d'attendre quelques mois, au pire deux ou trois ans, que le bus soit monté à l'extérieur.

 

Le moteur, c'est mieux de le suspendre, a dit Briquemol. D'accord, je veux bien, mais il y a toujours des gouttes d'huile qui coulent sur le sol. Au début je n'y ai pas fait attention, maintenant le sol du rez-de-chaussée est couvert d'une fine pellicule gris-noir grasse et glissante, résistante à tous les détergents. Jusque dans la salle de bains. Heureusement j'en ai une autre à l'étage. Cette collection ne doit pas influer de façon négative sur les autres, je me déshabille entièrement avant de monter. L'escalier et le haut sont nickel.

 

La transmission, l'embrayage, la distribution, la boîte à vitesses sont disposés contre le mur du fond dans des caisses de plastique de grand format achetées pour l'occasion.

(Erreur de ma part : les avoir achetées blanches).

Contre ce même mur, trois caisses pleines de pièces diverses non encore identifiées – et face auxquelles, le regard de Jeannot Briquemol est resté (encore plus) vide d'expression.

 

Le châssis est appuyé contre le mur de droite en entrant, avec posé au sol devant lui, le longeron gauche (manque le droit, j'envisage un raid dans les casses auto au delà de la région, il me faut absolument ce longeron droit).

 

La carrosserie est installée dans le jardin, posée sur des parpaings en attendant la complétude du châssis. Un bus, c'est long, je n'ai pas mesuré mais une vingtaine de mètres environ. J'ai dû sacrifier le potager. De toute façon, avec le départ de cette collection, je n'avais plus le temps de m'occuper des légumes. Carrosserie blanche rehaussée d'une magnifique bande rouge sur les flancs. L'avant du bus ressemble à un museau de boxer. Il manque la cinquième vitre (ouvrante) côté droit, les deux essuie-glaces, et la banquette du neuvième rang. J'avais trouvé une banquette sur Internet mais ce n'était pas celle du neuvième rang, je ne veux pas tricher avec moi-même.

 

Le salon du bas, qui du coup n'est plus un salon, abrite les quatre roues (il manque la roue de secours), ainsi que le levier de vitesses, désolidarisé de la transmission pour cause de rouille, l'échelle arrière qui permettait d'accéder à la galerie (à souder sur la carrosserie, j'attends un épisode de sobriété de Briquemol), le siège du chauffeur (éventré, à refaire), les deux rétroviseurs extérieurs, les phares avant et feux arrière (dans une caisse en bois).

Le câblage électrique du bus (complet ?) occupe l'intégralité du buffet Henri II de mamie, j'ai transféré les porcelaines et les dentelles à la cave.

 

On n'imagine pas la grosseur d'une roue de bus. Surtout dans un salon. La dernière que nous avons amenée avec Briquemol nous a échappé tandis que nous la faisions rouler vers le salon ; elle s'est arrêtée sur le piano droit de ma femme. On a entendu des bruits bizarres dans le piano ; il est un peu cassé, du coup. De toute façon elle ne jouait plus depuis un moment, elle avait du mal à y accéder.

 

La chambre de Benjamin, à côté du salon, est quasiment pleine des ressorts et de la mousse des sièges. Je les stocke là en attendant, soit de refaire les sièges, soit d'en trouver en bon état. Heureusement Benjamin est à Paris pour ses études, il ne vient plus.

 

Mon objectif, même si je ne veux pas me l'avouer pour l'instant, est tout de même de remonter entièrement le bus, de faire en sorte qu'il fonctionne, et de m'en servir pour rendre visite à Valérie chez sa soeur.

Elle verra bien, là.

 

 

 

 

heurtoir

 

 

 

 


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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 21:32

 

 

COLLECTIONS DÉTENUES PAR ERIC HIGNIN, REGISTRE DRESSÉ ET TENU À JOUR SOUS FORME MANUSCRITE PAR SES SOINS SUR FICHES BRISTOL CLASSÉES DANS UNE BOîTE DE CHAUSSURES POUR ENFANTS (POINTURE 32, MARQUE LE PÉDILUVE AMBULANT)

 

 

[NOTE PRELIMINAIRE : L'ambitieux projet d'Eric Hignin est de posséder, non seulement la plus importante collection de collections existante, mais aussi la plus improbable. Tous les commentaires en marge de l'inventaire lui-même sont de la main d'Eric Hignin.]

 

 

1 - Boîtes de conserves à la date de péremption non dépassée – Collection commencée en 1995 – Etat au 30 juillet 2012.

 

Voici une collection en perpétuel mouvement et qui nécessite un investissement moyen, voire faible, compte tenu de sa répartition dans le temps.

Je suis particulièrement fier d'avoir créé la collection la plus égoïste qui soit car elle ne me survivra pas (ou de peu).

L'inventaire actuel compte 506 pièces dont les dates de péremption s'échelonnent de 2012 à 2019 et se répartissent comme suit :

 

128 boîtes de légumes verts ;

43 boîtes de légumes secs ;

163 boites de plats cuisinés préparés (cassoulets, tripes, couscous, petit salé aux lentilles, aligot, confit de canard) ;

20 boîtes de cochon apprêté (pâté de foie, jambonneau, boudin à l'oignon) ;

54 boites de poisson en conserve (sardines à l'huile, maquereaux, moules, poulpes, calamars, encornets) ;

73 boîtes de fruits au sirop ;

17 boîtes de crèmes à dessert (crème de marrons, crème vanille, café) ;

8 boîtes de lait concentré.

Dernière acquisition : Une boîte de lait concentré sucré dont la date de péremption est le 2 juin 2019 – 2h37 (7 ans de bonheur)

 

Etat général impeccable (à peine une trace de moisissure sur une étiquette de petits pois extra-fins).

 

Pour une meilleure gestion de cette collection mouvante (et de toutes les autres), j'envisage l'acquisition d'un logiciel de traitement des collections pour les musées. Coût approximatif 12800 euros sans le module de billetterie. Je devrai peut-être me séparer d'une partie de ma collection pour financer cet achat (voir Sotheby's et Beaubourg).

 

Cela dit le système d'alarme mis en place sur mon agenda électronique fonctionne parfaitement, un message me prévient une semaine avant la date de péremption de la boîte. Je n'ai plus alors qu'à la remplacer.

Mon objectif est de stabiliser la collection à mille unités ; je dois pour cela faire l'acquisition d'un meuble vitré de rangement supplémentaire.

Mon objectif secret est de couvrir un mur entier de mon salon de boîtes de conserves embibliothéquées et de pouvoir m'adonner à leur contemplation jubilatoire derrière leurs vitrages blindés.

 

 

 

  vanne arrosage

 

 

 

 

 

 


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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 14:02

 

INVENTAIRE DU VIDE-POCHES PLACÉ DANS L'ENTRÉE DE L'APPARTEMENT DE M. AKIO NOBORU AU 13 FÉVRIER 2011, TOKYO, JAPON.

 

 

Une tétine en caoutchouc, la première utilisée par Jiro, fils aîné de la famille, aujourd'hui coach de haut niveau dans l'équipe japonaise de hockey sur gazon. Cet objet est considéré par les membres de la famille comme un porte-bonheur, il ne doit jamais sortir de la demeure pour que la sérénité puisse continuer à y régner.

 

Cinq trombones de couleurs différentes accrochés pour former une chaîne – il s'agit du logo de l'entreprise de M. Noburu qui commercialise du petit matériel de bureau dans le monde entier. Chaque trombone représente un continent.

 

Une alliance or et diamants, celle de sa fille Imako, suicidée douze ans en arrière à l'âge de 26 ans pour ne plus avoir à supporter l'impérieuse exigence de son mari de ne pas avoir d'enfant.

 

Une paire de lunettes demi-lunes (il y en a ainsi huit paires réparties aux endroits stratégiques de la maison, c'est à dire aux endroits où M. Noburu pourrait en avoir besoin pour corriger sa presbytie de plus en plus marquée).

 

Une pièce de monnaie koban (ère Edo) vieille de trois siècles offerte par son épouse pour son cinquantième anniversaire.

 

Une clé ancienne, de forme allongée. Cette clé est la seule trace aujourd'hui existante de la maison dans laquelle M. Noburu a passé son enfance. Il a décidé que lorsqu'il prendrait sa retraite il achèterait une maison loin de la ville et que cette clé ouvrirait la porte de son jardin.

 

Une petite clé crantée de couleur bronze trouvée dans la rue par M. Noburu et qu'il n'a jamais réussi à jeter.

 

Un vaporisateur à nettoyer les lunettes portant en grosses lettres rouges sur fond noir la mention GAZ FREE.

 

Un tournevis cruciforme pour ne pas avoir à chercher dans la caisse à outils en cas de besoin.

 

Un porte-clés à l'anneau duquel est accrochée la clé de la voiture de M. Noburu. Le porte-clé a été acheté deux mille dollars sur Internet, il a été fabriqué dans de l'acier extrait des armatures métalliques des Twin Towers.

 

Une liasse de quinze billets de mille yens laissés là en permanence pour contenter d'éventuels cambrioleurs et faire en sorte qu'ils ne saccagent pas l'appartement.

 

Posé juste derrière le vide-poches, appuyée contre le mur, une carte postale représentant la baie de Rio de Janeiro et curieusement postée de Sydney. Le texte est rédigé en anglais, il dit simplement «Good work». Elle est signée MJ.

 

 

 

 

Arbre et mur rose-copie-1

 

 

 

 

 

 


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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 22:32


INVENTAIRE SOMMAIRE DU CONTENU DE L'APPARTEMENT DE FERNAND CASSAGNOL (47 RUE DES PHILANTHROPES AUX POCHES COUSUES) REALISE A LA SUITE DU DECES DE SON PROPRIETAIRE PAR MAITRE TIRESOLDE, NOTAIRE A CARCASSONNE, REGION LANGUEDOC-ROUSSILLON, FRANCE.

a) Les meubles

Un buffet Henri II de 1935 contenant la vaisselle du couple Cassagnol depuis leur mariage, le 1er juin 1958 – un ensemble de 54 pièces de porcelaine dont les assiettes sont décorées en leur fond d'un couple d'aristocrates du XVIIIe siècle en habits de l'époque, ainsi que d'un double filet doré sur les bords.
Une table de formica (4 places) et ses quatre chaises assorties.
Une table basse dont le piétement est constitué par le moulage du corps d'un tigre en train de bondir, gueule ouverte, et le plateau par une plaque de verre de 1 centimètre d'épaisseur.
Un canapé de tissu imprimé de scènes de chasse (3 places) et un fauteuil assorti (imitation toile de Jouy).
Un téléviseur de marque Téléfunken sorti des usines en 1972.
Un lampadaire de bois en forme de cariatide grecque soutenant un abat-jour de faux parchemin portant reproduction de la scène de baptême du paquebot Normandie.
Une chambre – constituée d'un lit, d'un chevet et d'une armoire – au bois vermoulu laissant sur le sol de petites pyramides de sciure.
Un piano droit de marque Pleyel, à la marqueterie par endroits calcinée.
Un poêle à mazout de marque Radial.
Une petite bibliothèque contenant des livres et des bibelots.

b) Les livres

Une collection du Chasseur français du 4 septembre 1958 au 12 janvier 2005 (sous réserve d'inventaire)
Une collection de Femme actuelle d'octobre 1982 à février 1996 (sous réserve d'inventaire)
L'encyclopédie de tous les savoirs 35 volumes 1962-1969 reliés de skyvertex vert sombre et sous-titrée sur le premier volume : pour bien réussir dans la vie. (Complète)
Un missel publié à Tours, par les éditions Mame en 1892
Les ravages du père Boitrop, livre de prix recommandé par les écoles catholiques françaises.
Liquider les traîtres – ouvrage anonyme publié en 1962
Vers l'armée de métier, par le colonel de Gaulle, publié sans date d'édition – vraisemblablement en 1934.
Les Mémoires de Vidocq, dans une édition club de 1971, reliée de cuir noir.
SOS 017 contre le KGB., de Bert Brunisseur de Labau. - Editions du canon scié, 1960.
SOS 017 et les pendus de Bagdad, de Bert Brunisseur de Labau. - Editions du canon scié, 1960.
SOS 017 : panique dans le souk, de Bert Brunisseur de Labau. - Editions du canon scié, 1960.
SOS 017 : Manigances à Manille, de Bert Brunisseur de Labau. - Editions du canon scié, 1962.
SOS 017 broie du noir à Bamako, de Bert Brunisseur de Labau. - Editions du canon scié, 1963.
Salamalecs à Baalbeck pour SOS 017, de Bert Brunisseur de Labau. - Editions du canon scié, 1963.

A côté des livres sur l'étagère est rangé un album de photographies dont la couverture représente un coucher de soleil sur le Fujiyama.


c) Les bibelots

Quatre crucifix de fer blanc à la dorure écaillée (un dans chaque pièce de l'appartement). Tous portent la mention gravée : Lourdes 1959.
Un poisson de verre, reposant sur ses trois nageoires ventrales. Vraisemblablement il s'agirait d'une carpe, mais les couleurs étant passées la chose est difficile à estimer.
Un baromètre de bois et de cuivre figurant un gouvernail de bateau et portant l'inscription « souvenir du Grau du roi »
Une poupée folklorique en costume traditionnel breton dans une boîte de celluloïd transparent.
Une collection de 12 figurines de verre représentant des hiboux.


d) Objets divers

Sur un mur du salon une reproduction encadrée du Couronnement de Napoléon par David, portant en dessous l'inscription : 

Renault : la marque impériale, la marque qu'il vous faut.
Offert par le garage MARC PUNTOVERDE,
seul représentant en ville de Renault.

Sur le mur opposé, deux photos encadrées :
- Le couple Cassagnol en tenue de mariés, posant devant une De Dion-Bouton 1904 aux pneus blancs.
- Fernand Cassagnol jeune, dans la vingtaine, posant seul en grand uniforme militaire dans la cour d'une caserne.
Un porte-parapluie en cuivre réalisé dans la douille d'un obus de 240 datant de la Grande Guerre.


e) Objets divers contenus dans le bas du buffet Henri II

Une boîte de bois pleine d'interrupteurs de porcelaine.
Une boîte de bois pleine d'agendas usagés couvrant les années 1958 à 2005. Dans chacun de ces agendas, sont notées chaque jour, heure par heure les occupations professionnelles et privées de Fernand Cassagnol. Le jeune clerc de maître Tiresolde, Julien Roumegon, ouvre l'un d'eux au hasard.
Une boîte de bois en forme de coffre de pirate contenant 284 Napoléons-or de 20 francs.
Une ménagère d'argent de 44 pièces.
32 pièces de linge de cuisine.
Un écrin de bijoutier contenant une broche d'argent en forme de fleur de lys.

f) Dans la cave :

12 cartons vides ayant contenu des appareils électroménagers
1 carton contenant une série de livres :
- Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt écrits par lui-même, édition originale la seule complète. - 10 volumes. - 1830-1837
Une caisse à outils dont le logement inférieur est occupé par un vilebrequin et ses mèches, tandis que l'étage intermédiaire est dévolu aux vis et pointes de toute sorte et le supérieur aux tournevis, pinces et marteau. En dehors d'un domino électrique à 6 entrées qui n'a rien à faire au milieu des pointes, l'ensemble est impeccablement rangé.
Un escabeau à 6 marches couvert de macules de peinture.
Un vélo de course démonté auquel il manque une roue. A la la selle de ce vélo est attachée par du ruban adhésif une enveloppe contenant une carte de visite portant l'inscription manuscrite : ce vélo a appartenu à Raymond Poulidor.
Une cheminée de marbre démontée.
Six cadres anciens contenant des photographies noir et blanc de personnes (début XXe siècle). Cinq sont inconnues du notaire, la sixième est un portrait en pied de Charles Maurras.
3 rouleaux de papier peint au même motif que celui du salon.
Empilés à même le sol contre un des murs de la cave, environ 1000 numéros du Bulletin paroissial de Beugnes-de-Garouille (Charentes) intitulé Bulletin paroissial de Beugnes-de-Garouille.
Un bac de plastique plein d'ampoules usagées (gros culot à baïonnette).

 

 

 

 

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