QUATRAINS ANIMALIERS ANONYMES DES XVIe ET XVIIe SIÈCLES (II)
Si haute soit la girafe,
Elle meurt sans épitaphe ;
Si féconde soit l’œuvre,
Jamais elle n’est preuve.
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Lecteur, mon ami mon frère,
Je fais le pari de te proposer un choix :
Dis moi si à l’heure du trépas ne préfères
A force joie sentir le cul d’un putois ?
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Jadis on vit sieur pis que manant
D’un bâillon se faire enclore les lèvres
D’avoir trois jours et trois nuits durant
Sans cesse imité le cri de la chèvre
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Malgré sa condition de rampant,
le bestiaux fait bien des envieux :
car du lézard si l'on tranche la queue,
en un rien de temps, la voilà d'un empan.