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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 15:29

 

ROMANS INACHEVES  (X)

 

 

La boucherie de la rue Longuette. Ginette Ventarine (France)

 

Genre : roman néo-rural

 

Synopsis : La boucherie de la rue Longuette, c'est le centre névralgique du village, là où circulent les nouvelles, et les ragots au sujet des nouveaux arrivants. Ceux-là viennent de la ville chercher du terrain moins cher, le village ne les intéresse pas, ils pourraient tout aussi bien être ailleurs, ou pire, au village juste à côté. Les anciens, le noyau dur, les « vrais », forment bloc, solidaires contre cette nouvelle race surgie d'on ne sait où, alors que quelques années en arrière les « vrais » pouvaient tranquillement se déchirer entre eux. Mais la pression sociale qui parvenait autrefois à imposer un mode de paraître n'existe plus, aujourd'hui personne ne se soucie de ce que pensent les autres. Le monde va mal, conclurait Ginette, les Arabes achètent même du cochon.

 

Première phrase : La Badinguène entra avec sa mine des grands jours, quelque chose d'important était arrivé, ça se voyait à sa tête, de haut en bas, elle était frémissante.

 

Motif de l'interruption : Dès que le bloc des anciens a su que Ginette écrivait un roman sur eux, ils ont menacé de boycotter la boucherie à vie. Ginette, n'ayant pas chevillée au corps l'impérieuse nécessité de l'écriture, décida de la sacrifier sur l'autel de la rentabilité viandière.


 

 

♦♦♦

 

 

 

Le zéro et le fini. Sebastian Rauter (Allemagne)

 

Genre: Autocritique type moscovite des grands jours.

 

Synopsis : Un artiste peintre de renom fait son autocritique. Toute sa vie il n'a peint que des losanges – jusqu'au fameux « Losange intemporel » qui lui valut une renommée internationale et une rétrospective de son œuvre au Moma de New-York, à l'âge de trente et un ans. Au moment où s'ouvre le roman, alors qu'il est parvenu à un âge où les années restantes se comptent sur les doigts d'une main, il veut avouer au monde la supercherie : il n'est pas peintre, il a fait ça par hasard, il est incapable de dessiner correctement un éléphant, un visage, il ne sait pas créer une atmosphère, il ne sait pas structurer un corps pour mieux le déstructurer ensuite, il ne sait peindre que des losanges, des losanges de toutes tailles et de toutes couleurs mais des losanges. Il veut aussi décortiquer dans son roman les rouages institutionnels et critiques qui ont rendu la supercherie possible.

 

Première phrase : Je suis un imposteur.

 

Motif de l'interruption : Alors que le roman en était aux deux tiers de son écriture, la fille de l'auteur, seule héritière, a détruit le manuscrit et toutes les sauvegardes informatiques du texte. Pour se venger, le papa a fait don de ses toiles (des losanges, donc) au musée du Centre Pompidou pour une moitié, et au Moma pour l'autre.


 

 

♦♦

 

 

 

En mode vodka-guacamol. Ievgueni Bielinski (Russie)

 

Genre : roman d'horreur à deux balles.

 

Synopsis : L'ennui pousse de jeunes bourgeois réunis autour d'une piscine à assassiner la domestique de la maison, une femme de quarante huit ans au service des parents de Ievgueni depuis plus de vingt ans. Les jeunes gens veulent réaliser le crime parfait, par exemple elle pourrait glisser et tomber dans la piscine, ils seraient alors tout autour pour l'empêcher de remonter. Mais certains s'opposent, sur le plan de l'esthétique du geste ce n'est pas joli joli. Ils décident donc de l'attacher à un arbre dans la forêt voisine et d'attendre. Tous pensent au moment où ils l'attachent, que quelque chose se produira, qu'elle ne mourra pas de faim et de désespoir contre son arbre. Mais dès le lendemain le corps est retrouvé sans vie dans la même position, entièrement lacéré, semble-t-il par les griffes d'un animal gigantesque.

 

Première phrase : Si nous n'avons qu'elle sous la main, nous la prendrons à elle, une expérience de ce genre ne peut pas se faire sans cobaye.

 

Motif de l'interruption : Grand amateur de films d'horreur, Ievgueni a vu un jour un film au scénario identique, Les dents de la forêt, et s'en est trouvé fort déconfit ; il a décidé à renoncer à toute forme de création « artistique ».

 

 

 

♦♦♦

 

 

 

Fifty-fifty – Titus Andthem (Etats-Unis)

 

Genre : Thriller-qu'il-faut-avoir-fait-Polytechnique-pour-le-comprendre

 

Synopsis : Un homme d'affaire (donc riche) est stupéfait en apprenant l'homosexualité de son fils. Il va tout faire, sans lui montrer son opposition, pour le « faire revenir dans la norme ». Il recrute quelques unes des plus belles femmes du pays pour essayer de séduire le fils ; celle qui y parviendra et se fera épouser recevra une récompense de dix millions de dollars. Le fils, brillant par une intelligence au dessus du commun, ne met pas longtemps à comprendre d'où vient cette pluie de belles femmes autour de lui. Après avoir fait avouer à l'une d'elles le montant de la récompense, il s'engage à l'épouser et à partager la somme. C'est là que les ennuis commencent. Car la jeune femme n'est pas là par hasard et son ambition est aussi de venger sa mère autrefois délaissée par l'homme d'affaire alors qu'elle (la mère) était enceinte d'elle (la jeune femme). A partir de là l'intrigue devient inextricable car le fils est donc le frère de la jeune femme qu'il veut épouser, ce que sachant, le père se débat dans des états d'âme sans fin avant de se résoudre à payer un tueur à gages pour éliminer la jeune femme (sa fille). L'affaire pourrait encore être suivie si des tas de personnages secondaires, dont le secrétaire particulier de l'homme d'affaire, qui a été l'amant du fils, ainsi que l'actuel petit ami du fils, qui ne l'entend pas de cette oreille et souhaite faire capoter le mariage, et aussi une des autres jeunes femmes engagées, qui est en fait une maîtresse du père, ne se mêlaient à l'histoire pour rendre le nœud impossible à défaire.

 

Première phrase : Adam, ça va mal chez moi, nous devons cesser de nous voir de quelque temps.

 

Motif de l'interruption : perdu dans sa propre histoire l'auteur a proposé un scénario de série télé en trente deux épisodes mais les télés l'ont refusé.

 

 

 

 

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